Idoma/Akweya Female Shrine Figure 'anjenu' .Idoma People, Cross River Area, South East Nigeria
En 1985, François Neyt
identifiait comme un corpus remarquable "les statues assises Ekotame et Anjenu" des Idoma (Neyt, 1985, p. 101-116).
Relevant de la tradition des représentations féminines – maternités,
femmes assises et debout – profondément enracinée dans la région de la Benue,
elles en sont l'expression la plus saisissante, dans l'exaltation conjuguée de
la force et de la dignité. Leurs archétypes se partagent en deux styles
majeurs, restituant chacun l'histoire complexe des Idoma méridionaux. Le
premier est attribué par François Neyt à un atelier Idoma-Egede, caractérisé
par une coiffure en chignons étirés, le second au groupe Akewa qui initia, dans
la région, la coutume de peindre les visages en blanc et dont le canon est
incarné par deux œuvres très étroitement apparentées : la statue assise du
musée du Quai Branly (inv. n°73.1996.1.46, cf. Nigéria, 2012, couverture), et celle
présentée ici. Toutes deux représentent une figure féminine assise sur un
tabouret circulaire, l'allure monumentale accentuée par la dignité de la pose –
mains sur les genoux, le dos droit, seins et nombrils projetés vers l'avant –
et par la force de l'expression. La beauté féminine est exaltée par la richesse
de la parure : visage recouvert de kaolin, coiffure en cimier, réseau de
scarifications rehaussées de polychromie, ornements de cou et d'oreille. Transmise
de génération en génération, cette rare statue lignagère s'impose comme l'un
des témoins les plus archaïques de la grande statuaire Idoma.
In 1985, François Neyt
identified the "seated Ekotame and Anjenu statues" of the Idoma as a
remarkable corpus (Neyt, 1985, p. 101-116). These statues, which belong to the
tradition of female representations—maternities, seated and standing women—deeply
rooted in the Benue region, are their most striking expression, exalting both
strength and dignity. Their archetypes are divided into two major styles, each
reflecting the complex history of the southern Idoma. The first is attributed
by François Neyt to an Idoma-Egede workshop, characterized by an extended
chignon hairstyle, while the second is linked to the Akewa group, which
introduced the custom of painting faces white in the region. This canon is
embodied by two closely related works: the seated statue in the Musée du Quai
Branly (inv. no. 73.1996.1.46, cf. Nigeria, 2012, cover) and the one
presented here.
Both depict a seated
female figure on a circular stool, with a monumental presence accentuated by
the dignified posture—hands on knees, back straight, breasts and navel
projected forward—and by the strength of the expression. Female beauty is
exalted by the richness of adornment: a face covered in kaolin, a crested
hairstyle, a network of scarifications enhanced by polychromy, and neck and ear
ornaments. Passed down from generation to generation, this rare ancestral
statue stands as one of the most archaic witnesses of the great Idoma statuary
tradition.
Provenance
Samir Borro, BruxellesMarceau Rivière, Paris, acquis ca. 1980.
Collection Françoise et Jean Corlay, Paris, ca. 1987.
Collection Marceau Rivière, Paris, acquis en 2013
Exposities
Tours, Château de Tours, Image de la Femme dans l’Art Africain, 21 octobre - 3 décembre 2000 / Nogent-le-Rotrou,Musée municipal du Château Saint-Jean, 9 décembre 2000 - 29 janvier 2001.
Paris, Galeries Lafayette Haussmann, L’idéal féminin dans l’art africain, 22 février - 24 mars 2001.
Gatineau, Musée canadien des civilisations, Arts du Nigeria dans les collections privées françaises, 24 octobre 2012 - 21 avril 2013
Publications
Joubert, Félix et Rivière, Image de la Femme dans l'Art Africain, 2006, n° 56.Lebas, Arts du Nigeria dans les collections privées françaises, 2012, p. 207 et 280, n° 139